vendredi 16 novembre 2018

Le maire de Mesnils-sur-Iton démissionne.

C'est officiel, le maire de Mesnils-sur-Iton démissionne.
"Si c'est comme ça, je ne joue plus" dit-il en somme à la presse qui relaie l'information. On se croirait dans la cour de l'école primaire ou les garnements s'affrontent.

M. Levée l'a annoncé lors du conseil municipal dernier, emporté par une belle colère lorsqu'il apprit que Madame Bonnard envisageait de se présenter à la prochaine élection.
Une élection qui doit se tenir après que de nouvelles communes aient rejoint Mesnils-sur -Iton…
La seule annonce de cette éventuelle candidature a mis le Maire hors de lui. Mais est-ce la seule raison ? J'ai trouvé cela bien curieux et il m'a semblé qu'il devait certainement y avoir d'autres causes présidant à cette décision pour le moins inattendue.

Et en effet,  il existe quantité d'autres motifs à cette démission dont les citoyens ne sont pas informés. Depuis pas mal de temps déjà, la marmite bouillait. Voilà qu'enfin les choses éclatent au grand jour.
Un article sur le sujet, paru dans le journal Paris-Normandie, et la Dépêche accuse les conseillers de ne pas faire leur travail, de ne pas réunir les commissions, de ne pas ceci, de ne pas cela etc… Tout serait maintenant entre mains du Préfet de l'Eure qui a reçu la lettre de démission.
Ah là là… me suis-je dit : Pourquoi faut-il accuser les autres quand un regard quelque peu ajusté sur soi-même apporterait peut-être quelques réponses ?

Les conversations au café (rare lieu de démocratie encore survivant) vont bon train, et l'on entend toutes sortes de réflexions, frappées de bon sens. Voici ce que j'entends dire :
— Si le conseil municipal est à ce point incompétent comme c'est dit, que faut-il penser de son premier élu ?
— N'est-ce pas à lui d'impulser l'énergie aux commissions, de déléguer, d'organiser ?
— Sans doute n'est pas chef qui veut, et la nouvelle commune de Mesnils exige une attention différente. Mais cette "nouvelle commune" ne correspondant à rien… je comprends qu'il soit difficile de gérer une entité qui n'est qu'un amalgame de communes plus ou moins réunies de force pour des raisons financières sans réel projet…
— Après tout, il a bien fait de taper dans la fourmilière et de démissionner, pour que la vérité soit dite. C'est dommage qu'il ait attendu si longtemps.
— Je me suis souvent demandé comment, en tout respect de sa bonne volonté, monsieur le maire pouvait à la fois être maître d'école à Louviers, Maire de Damville, Maire de Mesnils-sur-Iton, conseiller à Intercommunalité… et père de famille… ce qui est déjà en soi, tout un métier.
— Peut-il s'investir sur tous les plans sans se disperser ? Peut-être il a voulu trop bien faire… Et puis cette nouvelle grande commune n'a plus rien à voir avec Damville… Chaque commune a son style, ses habitudes, ses arrangements…
— Gérer une nouvelle commune comme Mesnils-sur-Iton (qui regroupe une dizaine d'anciennes communes…) demande un contrôle puissant des dossiers et une capacité d'organisation toute différente. Cela demande un recentrage de l'autorité, un projet global cohérent… Et une capacité de résistance solide… Il faut être blindé… Surtout à une époque où les élus de proximité sont d'une part assez méprisés par les autorités et d'autre part fort exposés aux incessantes critiques d'une population impatiente…
— Il raison de partir. Il doit y avoir des appétits de pouvoir qui veulent sa place… Mais il faut saluer tout le travail accompli en peu de temps, très remarquable.
— Il est temps que la population s'exprime au sujet de la nouvelle commune. Depuis trois ans déjà, Mesnils-sur-Iton est dirigé par des élus qui se sont eux-mêmes désignés pour siéger au sein du nouveau conseil municipal. C'était une mesure acceptable à condition qu'elle soit provisoire mais cela fait trop longtemps que le peuple est tenu à l'écart de tout. Depuis trois ans ! Et c'est de là que vient le pataquès. Le peuple n'a pas été consulté ni associé à ce processus de regroupement. On ne peut pas continuer démocratiquement à gérer une commune dont aucun conseiller n'a été élu si ce n'est par une délégation secondaire qu'ils se sont eux-même attribuée. Alors qu'ils arrêtent de se chamailler et qu'ils se présentent enfin devant le peuple qui élira le nouveau conseil municipal. Mais cela n'aura pas lieu avant les Municipales. En attendant, les tractations entre élus des anciennes communes vont bon train…
Il est temps qu'une élection populaire ait lieu, alors le (ou la) maire, quel qu'il (elle) soit, aura alors un mandat clair, puissant et démocratiquement accepté.
— Allez, il faut du renouveau ! Il faut que cela bouge !


P.S. « Tiens, je me demande si je ne devrais pas me présenter moi-même… » me suis-je dis, lors d'un moment d'égarement, et j'en étais là dans mes pensées quand soudain, j'ai justement croisé M. Jean-Pascal Levée dans une rue de Damville. La poignée de main fut cordiale et chaleureuse, comme elle l'a toujours été, avec un homme de qualité et de cœur dont j'estime qu'il (a) fait de son mieux.


Phrase du jour :
"Pour ressaisir les rênes, il faut s'arracher au tourbillon…"
C'est du Général de Gaulle, dans ses Mémoires. A méditer.

Dominique Blumenstihl,
Damville 

Désastre à Damville dans le quartier de la gare

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