mercredi 19 février 2014

Christian Morgenstern à Damville

En 2014 nous célébrons le 100° anniversaire de la "Grande Guerre".

L'occasion de saluer la mémoire du grand poète allemand Christian Morgenstern (1870-1914).
Un homme qui s'opposa à la guerre. Et dont l'œuvre est tout entière dévouée aux valeurs de l'Esprit, du Partage, de la Réconciliation.
Proche ami de Rudolf Steiner, Christian Morgenstern est célèbre en Allemagne. Il a pris, en son temps, résolument position contre l'antisémitisme. Il est même le poète préféré de la chancelière Angela Merkel.  Ses recueils ont connu plus de 200 ré-éditions. Mais il demeure cependant fort ignoré en France. Parce qu'il parle de sa rencontre avec l'Esprit ?
C'est pour réparer cette injustice que j'ai traduit son œuvre.
Et c'est un privilège et un honneur de présenter ses deux ultimes recueils, deux diamants poétiques qui portent la littérature allemande au sommet de l'art.

Alors voici la toute première traduction en français des recueils :


 Christian Morgenstern :  
"Toi et Moi", suivi de "Nous trouvâmes un Sentier".


Christian Morgenstern est un poète célèbre en Allemagne. Il se distingue par son humour, sa jeunesse, sa volonté de vivre, son extraordinaire perception du réel, sa sensibilité en adéquation avec une conception métaphysique de l'existence.
Toute son œuvre signe et rejoint la définition même de la littérature dont la fonction civilisatrice, selon Hölderlin, est d’être le vecteur d’un savoir véritable.
Morgenstern exprime cette tension vers l’entendement de l’Universel :
« Ne faire qu’un avec Tout, telle est la vie de la divinité, tel est le ciel de l’homme!»


 
Nous voulons nous donner la main
Nun wollen wir uns still die Hände geben


Nous voulons nous donner la main
Marcher, avancer, silencieusement, sans détours

Oser cette grande aventure :

Vivre ensemble deux existences enlacées.

Infatigables, nous voulons tisser nos jours

Désormais nouveaux et chaque soir, chaque matin

Nous demander si nous formons bien
Un seul anneau
 une seule tension
 un seul don insatiable
Une seule soif qui nous soit propre

A la mesure de nos corps

Rapprochant l’un de l’autre l’esprit de nos royaumes
Un seul tir scellant la hampe de la flèche

 Au cœur de la cible

De notre plus haute Naissance !