vendredi 16 novembre 2018

Le maire de Mesnils-sur-Iton démissionne.

C'est officiel, le maire de Mesnils-sur-Iton démissionne.
"Si c'est comme ça, je ne joue plus" dit-il en somme à la presse qui relaie l'information. On se croirait dans la cour de l'école primaire ou les garnements s'affrontent.

M. Levée l'a annoncé lors du conseil municipal dernier, emporté par une belle colère lorsqu'il apprit que Madame Bonnard envisageait de se présenter à la prochaine élection.
Une élection qui doit se tenir après que de nouvelles communes aient rejoint Mesnils-sur -Iton…
La seule annonce de cette éventuelle candidature a mis le Maire hors de lui. Mais est-ce la seule raison ? J'ai trouvé cela bien curieux et il m'a semblé qu'il devait certainement y avoir d'autres causes présidant à cette décision pour le moins inattendue.

Et en effet,  il existe quantité d'autres motifs à cette démission dont les citoyens ne sont pas informés. Depuis pas mal de temps déjà, la marmite bouillait. Voilà qu'enfin les choses éclatent au grand jour.
Un article sur le sujet, paru dans le journal Paris-Normandie, et la Dépêche accuse les conseillers de ne pas faire leur travail, de ne pas réunir les commissions, de ne pas ceci, de ne pas cela etc… Tout serait maintenant entre mains du Préfet de l'Eure qui a reçu la lettre de démission.
Ah là là… me suis-je dit : Pourquoi faut-il accuser les autres quand un regard quelque peu ajusté sur soi-même apporterait peut-être quelques réponses ?

Les conversations au café (rare lieu de démocratie encore survivant) vont bon train, et l'on entend toutes sortes de réflexions, frappées de bon sens. Voici ce que j'entends dire :
— Si le conseil municipal est à ce point incompétent comme c'est dit, que faut-il penser de son premier élu ?
— N'est-ce pas à lui d'impulser l'énergie aux commissions, de déléguer, d'organiser ?
— Sans doute n'est pas chef qui veut, et la nouvelle commune de Mesnils exige une attention différente. Mais cette "nouvelle commune" ne correspondant à rien… je comprends qu'il soit difficile de gérer une entité qui n'est qu'un amalgame de communes plus ou moins réunies de force pour des raisons financières sans réel projet…
— Après tout, il a bien fait de taper dans la fourmilière et de démissionner, pour que la vérité soit dite. C'est dommage qu'il ait attendu si longtemps.
— Je me suis souvent demandé comment, en tout respect de sa bonne volonté, monsieur le maire pouvait à la fois être maître d'école à Louviers, Maire de Damville, Maire de Mesnils-sur-Iton, conseiller à Intercommunalité… et père de famille… ce qui est déjà en soi, tout un métier.
— Peut-il s'investir sur tous les plans sans se disperser ? Peut-être il a voulu trop bien faire… Et puis cette nouvelle grande commune n'a plus rien à voir avec Damville… Chaque commune a son style, ses habitudes, ses arrangements…
— Gérer une nouvelle commune comme Mesnils-sur-Iton (qui regroupe une dizaine d'anciennes communes…) demande un contrôle puissant des dossiers et une capacité d'organisation toute différente. Cela demande un recentrage de l'autorité, un projet global cohérent… Et une capacité de résistance solide… Il faut être blindé… Surtout à une époque où les élus de proximité sont d'une part assez méprisés par les autorités et d'autre part fort exposés aux incessantes critiques d'une population impatiente…
— Il raison de partir. Il doit y avoir des appétits de pouvoir qui veulent sa place… Mais il faut saluer tout le travail accompli en peu de temps, très remarquable.
— Il est temps que la population s'exprime au sujet de la nouvelle commune. Depuis trois ans déjà, Mesnils-sur-Iton est dirigé par des élus qui se sont eux-mêmes désignés pour siéger au sein du nouveau conseil municipal. C'était une mesure acceptable à condition qu'elle soit provisoire mais cela fait trop longtemps que le peuple est tenu à l'écart de tout. Depuis trois ans ! Et c'est de là que vient le pataquès. Le peuple n'a pas été consulté ni associé à ce processus de regroupement. On ne peut pas continuer démocratiquement à gérer une commune dont aucun conseiller n'a été élu si ce n'est par une délégation secondaire qu'ils se sont eux-même attribuée. Alors qu'ils arrêtent de se chamailler et qu'ils se présentent enfin devant le peuple qui élira le nouveau conseil municipal. Mais cela n'aura pas lieu avant les Municipales. En attendant, les tractations entre élus des anciennes communes vont bon train…
Il est temps qu'une élection populaire ait lieu, alors le (ou la) maire, quel qu'il (elle) soit, aura alors un mandat clair, puissant et démocratiquement accepté.
— Allez, il faut du renouveau ! Il faut que cela bouge !


P.S. « Tiens, je me demande si je ne devrais pas me présenter moi-même… » me suis-je dis, lors d'un moment d'égarement, et j'en étais là dans mes pensées quand soudain, j'ai justement croisé M. Jean-Pascal Levée dans une rue de Damville. La poignée de main fut cordiale et chaleureuse, comme elle l'a toujours été, avec un homme de qualité et de cœur dont j'estime qu'il (a) fait de son mieux.


Phrase du jour :
"Pour ressaisir les rênes, il faut s'arracher au tourbillon…"
C'est du Général de Gaulle, dans ses Mémoires. A méditer.

Dominique Blumenstihl,
Damville 

Désastre à Damville dans le quartier de la gare

vendredi 9 novembre 2018

Mesnils sur Iton : démission du maire Jean-Pascal Levée.

Démission du maire de Mesnils sur Iton (Jean-Pascal Levée)


Gros "ras-le-bol" à Mesnils-sur -Iton…

A l'approche des prochaines élections municipales de la nouvelle commune Mesnils-sur-Iton (qui regroupe Damvillle, Condé, Manthelon, le Sacq, Roman, Granvilliers, Buis sur Damville, Morainville, etc) le débat démocratique s'ouvre. Tout est chamboulé depuis la création de la nouvelle commune, et les anciennes équipes municipales seront toutes dissoutes : il n'y aura bientôt plus qu'un seul maire, entouré d'un nombre restreint de conseillers.
L'actuel maire, M. Jean-Pascal Levée, propulsé à la tête de Mesnils suite au premier regroupement des "anciennes communes", entendait visiblement se présenter, mais lors du dernier conseil municipal, apprenant que d'autres candidats envisageaient d'entrer en lice, piqua une colère spectaculaire. Se plaignant de trahison — il annonça sa démission.
(C'est jeter l'éponge un peu rapidement… Nous verrons ce qu'en pense Monsieur le Préfet de l'Eure qui a reçu le lettre de démission…)
Une séance houleuse donc, selon les témoignages. Pénible même, tant on a vu se dresser là des susceptibilités à fleur de peau, et un manque de sérénité.

Pourquoi parler de trahison ? Pourquoi s'indigner si d'autres personnes désirent s'engager ? L'annonce d'éventuelles candidatures aurait tout aussi bien pu être saluée chaleureusement. Car cela prouve que l'esprit démocratique fonctionne bien, et que les citoyens ont envie de s'engager. Pourquoi le prendre comme un acte d'inimitié ? N'en déplaise aux colériques, ce n'est blesser personne que vouloir prendre une responsabilité publique, bien au contraire.
A Mesnils sur Iton, les gens se connaissent, se respectent, se parlent. Il existe ici un esprit de liberté, où chacun peut, s'il le désire, s'engager dans la vie publique.

Madame Bonnard a donc annoncé sa candidature à la mairie de Mesnils-sur-Iton.
Je considère que c'est une bonne nouvelle au regard de la liberté.
Conseillère générale, elle connaît bien les dossiers locaux. Personnalité respectée et appréciée, il me semble qu'elle est légitimée à se présenter, sans que cela puisse blesser qui que ce soit.

Et d'ailleurs, tout le monde a le droit de se présenter. Il faut du renouveau, puisque nous sommes dans une nouvelle commune.

Ensuite, à ne jamais oublier, ce sont les citoyens et citoyennes qui décident, en toute liberté.

M. Dominique Blumenstihl-Roth
à Damville,
Mesnils-sur-Iton

La suite dans un prochain Blog…
Vous pouvez laisser votre avis…


mardi 23 octobre 2018

Mesnils-sur-iton… La mort programmée des communes.

La mort programmée de la ruralité et des communes.

Certains affirment que le regroupement des communes serait un choix judicieux pour éviter la mort des communes.

C'est là un raisonnement qui justifie à l'envers une décision en la motivant a postériori.
Or c'est exactement le contraire : le regroupement supprime les communes, diminue le nombre des élus, centralise le pouvoir, et par conséquent organise la mort des petites communes qui se trouvent englouties dans des structures plus grandes où elles ne peuvent plus exprimer leur singularité.
Peut-on appeler cela un choix judicieux ?
Et le choix de qui ?
Par la population ?

Il s'agit bel et bien d'une disparition programmée des petites communes, et cela répond d'une ambition politique de centralisation. Il y aura moins de communes, moins de démocratie directe. Moins de proximité. Un mot qu'on utilise beaucoup… justement parce qu'il y en a de moins en moins.


Il suffit d'observer ce qui se passe à Mesnils sur Iton. Six communes regroupées, bientôt neuf ou dix. En conséquence, une dizaine de communes disparaissent, dix maires disparaissent — et donc autant d'électeurs en moins désignant les Sénateurs. Autre conséquence : les candidats à la Présidence de la République doivent réunir 500 signatures l'élus. En supprimant les communes, il y aura d'autant moins de signatures disponibles. A Mesnils sur Iton, un seul donnera sa signature au candidat de son choix, en lieu et place des six  et bientôt neuf Maires issus des communes composant la Nouvelle Commune. Autant d'opinions et d'expressions confisquées.
"Très judicieux" en effet.


J'imagine que ça doit être un sacré casse-tête pour les élus des communes et pour les agents administratifs dont j'admire la patience, pour gérer cette nouvelle entité.

C'est donc bien le regroupement — reposant sur une fiction économique — au mépris de l'Histoire, de la réalité culturelle et sociale, qui génère la mort des communes et de la démocratie en faveur des grands ensembles, dinosaures des temps modernes, dont personne ne sait qui fait quoi, qui est responsable de quoi…
Aucun habitant de Damville ne sait plus s'il est Damvillais ou Ménil-itonnais. Ce Ménils demeurant une fiction dans l'esprit de tous, n'ayant ni histoire, ni esprit de corps… C'est juste une invention administrative, pensée par quelque Enarque sachant tout sur tout, imposée à la population, sans concertation.

Et on nous dit maintenant que cela serait un choix ?
La contorsion sémantique est amusante.

Et maintenant un petit exemple de complication à Damville / Mesnils-sur-Iton :
Pour réparer la petite passerelle aux étangs de Damville dont le garde-corps en bois est cassé depuis six mois, à qui faut-il écrire ?
La Mairie de Damville ? La Mairie de Mesnils ? L'INSE ? Le Conseil général ? La Région ? Et pourquoi pas au Président de la République ?
Et qui va la réparer ? Avant qu'un gamin ne passe au travers et tombe dans le canal ?



jeudi 10 mai 2018

La Nuit du Piano, à Damville. Nina Okada, Bella Schutz, Gaspard Dehaene, Maroussia Gentet

L'autre soir j'ai assisté à La Nuit du Piano, organisée dans le cadre du 11e Festival L'Eure Poétique.
C'était vendredi le 27 avril, à l'Eglise Saint-Evroult, Damville (Mesnils-sur-Iton).
Et je découvre au programme… une artiste époustoufflante, entourée d'autres concertistes non moins méritants : dont la jeune Nina Okada, tout de blanc vêtue pour apprivoiser le grand piano Steinway & Sons — la Rolls-Royce des pianos de concert — et sa performance fut belle quand elle aborda le Nocturne op 55 n°1 de Chopin ;
La talentueuse Bella Schutz dont les caresses sur le clavier ont fait vibrer Debussy et ses Reflets dans l'Eau ;
Le fougueux Gaspard Dehaene empoignant ses partitions des Lieder de Schubert et Liszt et del Liszt la Rhaopsodie espagnole.
Et enfin, l'extraordinaire Maroussia Gentet dont le prestigieux palmarès — déjà deux disques enregistrés — et lauréate du 13e Concours international de piano d'Orléans en mars 2018.
Maroussia plonge sur le clavier pour en tirer la quintescence de l'audible, allant jusqu'au notes subliminales, et d'un regard farouche elle dompte l'instrument qui se laisse subjuguer par l'union — sensuelle, j'allais dire passionnelle — que l'artiste parvient à réaliser avec l'instrument : acte d'amour, don de soi total sur une fulgurante lecture des œuvres de compositeurs contemporains qu'elle fit nous l'honneur d'interpréter : la partition stellaire du compositeur contemporain Unsuk Chin et l'œuvre quasi-métaphysique intitulée « Ö » de Philippe Schoeller.

Rentrant chez moi, après le concert — il était près de minuit — j'ai porté encore longtemps en moi cette « offrande lyrique » et le lendemain, la journée pourtant fraîche s'en est trouvé mystérieusement ensoleillée, lumineuse : une joie intérieure m'a accompagné — et ce n'est pas terminé, car un tel concert continue d'habiter l'auditeur encore longtemps après la performance.
Je remercie les Artistes (un mot que j'écris avec majuscule) de ce partage.

mercredi 21 février 2018

Apprendre le langage des signes. Le geste est la Parole.

Apprendre le langage des signes.
JE COMPRENDS
Le geste est la parole

Mme Nathalie Goannis, formatrice en langage des signes (français) propose ses cours à toutes les personnes désirant apprendre le langage des signes.
En effet, près de 6,5 % de la population française, de tout âge, serait concernée par des problèmes de surdité plus ou moins prononcée. Il n'y a aucune raison que cette difficulté mette ces personnes à l'écart de la vie sociale et culturelle. Dès lors, le langage des signes s'avance comme une extraordinaire opportunité pour maintenir le lien.
Ce langage ne s'adresse pas seulement aux personnes touchées par les difficultés de l'audition mais également — j'allais dire : justement — à ceux qui entendent bien. Il ne s'agit somme toute que d'une langue à apprendre, au même titre que tout autre langue, avec ceci de particulier qu'elle allie directement le geste à la pensée et que la communication se réalise au travers de l'élocution gestuelle.
La formation en langage des signes s'adresse au milieu scolaire, mais aussi aux particuliers, aux enfants qui peuvent très facilement intégrer cette langue, la souplesse des jeunes cerveaux facilitant cet apprentissage dont il faut souligner le caractère très ludique, étant une mise en forme gestuelle de la pensée.
Les adultes aussi peuvent apprendre ce langage, d'autant que les méthodes d'enseignement efficaces, depuis fort longtemps, ont été mises au point.
Bien évidemment, les entreprises, les administrations, magasins, associations, tous les acteurs de la vie sociale sont concernés et chacun peut s'inscrire à une formation au langage des signes de premier niveau, contribuant ainsi à un meilleur degré de communication. Un atout pour les professionnels de l'accueil, du tourisme, des relations avec le public etc…

Contact :
Mme Nathalie GOANNIS
Langage des signes
tél : 06 17 30 22 40
nathalie@je-comprends.com
www.je-comprends.com

8 rue des Houlettes
27 240 LE SACQ
Mesnils sur Iton

Sur le sujet du langage des signes, on peut lire les ouvrages très remarquables du prof.  Oliver Sacks.
Voir le beau film « Black » du cinéaste indien Sanjay Leela Bhansali.

lundi 5 février 2018

A quoi rêve Mesnil sur Iton ? A quoi rêve Damville ?

A QUOI REVE MESNILS SUR ITON. 

Début février, pendant une semaine, la Troupe d'Artistes Eskandar enquête à Mesnils-sur- Iton pour rencontrer sa population… et ses rêves.
Le « Collectif », sous la plume attentive de l'auteur Samuel Gallet, a investi Damville pour recueillir les rêves de ses habitants afin de composer, à partir de ce relevé, une pièce qui sera prochainement jouée sur scène.

L'initiative me semble salutaire de consulter les habitants d'un lieu pour qu'ils s'expriment. Contrairement au référendum populaire sondant l'opinion sur un sujet donné, ici ce sont les habitants qui indiqueront aux interrogateurs le fruit de leur propre questionnement onirique. « Expose ton rêve… et je te dirai qui tu es ». Encore faut-il l'interpréter pleinement et en restituer le sens…

Les uns rêvent de gagner au Loto, les autres de retrouver l'ami perdu. D'autres encore rêvent d'une belle voiture. Faisons la distinction touchant au mot « rêve ». Pour les uns c'est une manière d'exprimer un désir intense inassouvi : je rêve de manger un dessert géant. Pour les autres, le rêve correspond à l'activité mentale inconsciente se manifestant au cours du sommeil.

A quoi rêve Mesnil sur Iton ? Gagner au Loto ou Grand rêve cosmique ?
Quels sont les véritables rêves des habitants de Damville, Gouville, Condé et autres communes composant Mesnils-sur-Iton  ?

S'il s'agit, dans ce projet artistique, de collationner les récits oniriques, la difficulté résidera, dans un second temps, à transposer sur scène ces narrations forcément symboliques. N'est-ce pas là la technique du projet, de se nourrir des symboles tirés des rêves et les reprojeter ou réinterpréter sur scène sous forme d'allégorie théâtrale ?

Le rêve est un matériau riche, qui implique, selon le psychanalyste Jung une lourde responsabilité humaine, devant être pleinement compris. Car lire les rêves aussi bien ceux d'une personne que de ceux toute une population, en décrypter le symbolisme et en dégager le sens n'est pas une mince affaire :  il faut maîtriser une technique éprouvée pour discerner, dans le vocabulaire des images rêvées, la portée du sens cherchant à s'évacuer.

C'est même tout un pan de la psychanalyse mise au point par Sigmund Freud dans son célèbre ouvrage l'interprétation des rêves auquel il aura travaillé jusqu'à la fin de sa vie. Selon lui, tout rêve appelle à son élucidation, à la libération du sens dissimulé sous le masque des images oniriques couvrant de leur voile les mots, la vérité indicible à laquelle il faut tendre.


Aussi, pour ce qui est de la démarche de la troupe de théâtre que je salue bien chaleureusement, une remarque pourrait être faite — et ce n'est pas une objection, mais un apport que je souhaite positif à la réflexion des Artistes : les rêves s'expriment sous forme de symboles devant être sondés et décodés. Reprendre ces rêves et les mettre en scène théâtrale est sans doute un exercice intéressant… pour les Artistes, mais le théâtre étant lui-même un art de la représentation, on en arrive à une seconde refonte de type allégorique de ce qui était symbolique… Le procédé est certes séduisant et tout espiègle qu'il soit, il présente une aspérité du point du vue intellectuel, car reverser un symbole dans l'allégorie n'en explicite par pour autant le sens. S'il satisfera la curiosité du rêveur qui reconnaîtra sur scène une parcelle du songe réinterprété, il ne lui donnera en aucun cas la clé ouvrant les énigmes que l'inconscient aura posées.
Même joué sur scène, le rêve demeure en-deça du sens auquel il appelle : dans la mesure où le rêve réclame son élucidation complète, la représentation théâtrale ne peut être qu'un intermédiaire dans l'attente d'un dégagement explicite. Ce dévoilement total du sens sera-t-il assumé ? Et par qui ? Car se raconter ses rêves est une chose. Les décrypter et en dire le sens en est une tout autre. Il se pourrait même que le maintien du rêve en-deça de son dévoilement ait pour effet d'épaissir la muraille le séparant de la pleine lucidité consciente dont nous tant besoin…

Le célèbre psychanalyste suisse  C.G Jung a discerné plusieurs types de rêves : il existe d'une part les rêves — les petits rêves — en relation avec notre menu quotidien. Nous en faisons tous, tel l'enfant qui rêvera du Coca dont il a été privé. Ou des rêves de compensation venant soulager notre inconscient d'un manque dont notre vie pourrait être frappée… Mais il existe également les grands rêves. Jung s'était aperçu que la plupart des personnes qui venaient le consulter produisaient en effet des rêves dépassant tout à fait leur personnalité ou le cadre de leur existence habituelle. Spécialiste des traditions médiévales et de l'Alchimie, il se rendit compte que nombre de rêves modernes, donc de notre époque à haute technologie, ne différaient pas de ceux qui venaient peupler les songes de nos ancêtres ayant vécu il y a des siècles.
Il avait ainsi distingué les grands rêves archétypaux, où l'esprit projette sur l'écran de sa visualisation des images symboliques représentant sa propre structure cérébrale.
L'écrivain Dominique Aubier, auteure du livre « La Face cachée du Cerveau » rejoint et complète la thèse de Jung en précisant que « lors de ces rêves, c'est le cerveau qui se rêve lui-même, cherchant à se faire comprendre par l'intéressé. Il produit ainsi des images symboliques évoquant sa propre structuration, son propre système interne de fonctionnement. D'où la production d'archétypes cérébraux, mais toujours sous forme symbolique. »

Et puis, il existe encore une autre sorte de rêve, observait D. Aubier (dont nous rappelons qu'elle résidait justement à Damville pendant les dernières années de sa vie) ; « dans Révélation, il y a "rêve". Il existe donc quantité de rêves humains au cours desquels s'exprime une révélation venant non pas du rêveur, mais d'un Au-delà qui utilise le rêveur comme média pour s'exprimer. En réalité, nous sommes rêvés et nous sommes le rêve d'une puissance qui nous pense. Tout ramener à nous-même, à notre égo, est une forme de naïveté, alors que le cosmos tout entier est constamment à l'œuvre… »

« Nous sommes les sujets du rêve, et bien peu les acteurs de ce qui se rêve en nous », expliquait-elle. Poursuivant en substance : certes, l'esprit n'est pas toujours disponible pour recevoir cette pensée. Mais la force du Verbe est telle qu'elle s'insinue dans l'esprit de tout être par toutes les brèches : y compris dans celles d'une pensée conditionnée par le matérialisme le plus épais. Ce Verbe génère les images oniriques, transperce les barrières érigées par la pensée analytique et linéaire, ébranle le rationalisme et inonde l'inconscient. — Ou même la conscience éveillée dès lors que la personne aura su se dégager de la coercition ratiocinante : c'est le cas des grands éveillés, des initiés pour qui la vie, le réel, le rêve forment une seule unité cohérente. Pour eux, l'instant présent est déjà l'expression du rêve qu'un rêveur invisible a conçu pour nous.

J'abonde pleinement dans ce sens : nous sommes sujets des rêves et peu acteurs.

Les grands rêves cosmiques ne manquent pas de tomber, comme la neige d'hiver, sur le sol gelé de nos espaces mentaux ayant besoin de cette fertilisation. L'homme devient alors le récepteur de la pensée de l'Invisible désirant se faire connaître. C'est ce que met en scène le film chinois « Pluie de Lumière sur la Montagne Vide » : la montagne vide, c'est l'esprit de l'homme ayant « nettoyé son bol ». La montagne est vide quand l'égo se dissout et que l'être rabote ses humeurs et aspérités psychologiques. La montagne vide, c'est l'être vidé de son « moi » égotique, laissant place au grand « Moi » cosmique. La pluie de lumière dès lors peut se répandre sur l'esprit humain disposé à recevoir.
Recevoir, c'est la grande affaire : accepter de recevoir cette grâce qui nous pense…
Nous recevons ces rêves où l'Invisible se donne en surabondance. C'est nous qui formons problème, en ce que nous ne savons pas recevoir. Je rejoins en ce sens le théologien Joseph Ratzinger, l'ancien pape Benoît XVI qui écrit dans son livre Foi chrétienne d'hier et d'aujourd'hui, que « l'Invisible, loin d'être irréel, constitue au contraire la véritable réalité, fondement et racine de toutes les autres réalités ». Cet Invisible nous rêve plus grand que nous ne sommes, et c'est Son rêve qui nous grandit et nous tire vers Lui.

Je ne doute pas qu'à Mesnils-sur-Iton, plus d'un habitant reçoive, dans ses voyages oniriques, les émanations du grand Invisible dont la pensée est à l'origine même du monde. 

« Tout est Pensée » et ce grand « Tout » ne cesse de dispenser son Amour universel pour nous mener vers Son projet qui est d'être connu de nous, afin d'établir un dialogue permanent entre l'humain et l'Invisible.
Ce n'est donc pas ici la devise du philosophe Blaise Pascal, fondatrice de toute une branche de la philosophie moderne avec son fameux « Je pense donc je suis » qui l'emporte, mais tout au contraire : « Je suis pensé, donc je suis, car c'est de cet Universel qui me pense que je tire mon existence. »
J'en ai déduit : « Je suis rêvé, et donc je suis ».

Je suis… en route vers le Grand Tout qui m'accorde le privilège de m'envoyer Son rêve… Il me reste encore la tâche difficile d'apprendre et accepter de le recevoir.

samedi 13 janvier 2018

Mesnils sur Iton. Damville. Le service de voiturage est supprimé.

Le Service de voiturage social à Mesnils-sur-Iton est supprimé

Plusieurs personnes âgées de Damville (Eure) m'ont informé que le service de voiturage mis à leur disposition par l'ancienne Communauté de Communes (CCPD) a été supprimé. 
C'est bien compliqué de savoir pourquoi et par qui.
Car nul ne s'y retrouve, dans le dédale des compétences dispersées, et plus personne ne sait quel service relève de quelle administration. Est-ce la Commune ( l'ex-commune de Damville, est-ce la nouvelle Commune de Mesnils-sur-Iton ?) Est-ce la mystérieuse "Interco du Sud de l'Eure" ? A moins que ce ne soit le département, la région ?

J'ai posé la question au Maire de Mesnils-sur-Iton, monsieur Levée, et il m'a confirmé que la Commune n'y était pour rien, car c'était un service de l'ancienne CCPD qui devait revenir à l'Interco. Et c'est l'Interco du Sud de L'Eure qui l'a supprimé.
Le taxi électrique qui rendait de très grands services à des prix très modiques semble bel et bien disparu. C'était un service d'avant garde, en pointe du progrès social, apprécié de tous.

Cela me fait de la peine, de voir ma voisine, une dame âgée, handicapée, quand elle se déplace courageusement à pied, pour se rendre chez le kiné. Alors qu'auparavant, le voiturage lui épargnait cette pénible épreuve. Mais à quoi ont pensé les personnes qui, d'un revers de la main, ont balayé ce service ? Ils n'ont pensé qu'à une chose : la finance, les prétendues économies. La rentabilité. L'empire de la soit-disant « bonne gestion ».
Alors que d'un point de vue humain, c'est un désastre.
Au nom de quel principe ? Faire des économies sur le service social de proximité le plus utile ? Alors que pour certaines personnes c'est d'ordre vital ? Voilà une très lamentable disposition d'esprit. C'est à mon sens une forme de délinquance que priver de secours les personnes en faiblesse. J'appelle cela un abandon, une non-assistance à personne en faiblesse. Un abus de pouvoir. Fondé sur quoi ? Sur le réflexe économiste, comme si l'argent devait présider aux orientations et priorités de développement.
C'est ce culte de l'argent-roi qui détruit le tissu social, qui casse les générosités, qui brime les esprits. Et gare à qui ne plie pas genou devant ce pharaon. Une idolâtrie matérialiste s'impose au détriment de la réalité humaine.
J'ignore qui a décidé de la suppression de ce service. Car il y a bien quelqu'un… Une personne, un décisionnaire (ou un groupe) a sanctionné et condamné l'utilité du service du voiturage social.
Je ne sais pas qui c'est et ne désire pas le savoir. Qu'il dorme tranquille sur ses oreilles. J'espère simplement que ceux ou celles qui ont pris cette décision ne se retrouvent jamais dans la situation personnelle de devoir faire appel au secours d'un tel service. Et que feront-ils, quand eux - mêmes seront dans le besoin ? Quand on leur dira : « Ah non, nous sommes désolés. Telle n'est pas la priorité de notre politique. Que vous soyez âgés, souffrant, en difficulté… non, cela ne nous concerne pas. C'est trop cher, pas dans nos budgets. »
Pour ce qui me concerne je m'insurge contre cette forme de violence. Elle est sournoise, cruelle, et d'une rare perfidie. Ce qui m'inquiète aussi, c'est l'idéologie inspirant la décision : le culte de la rentabilité, du matérialisme-roi, soumettant l'être à sa présomption.

Je demande que le service de voiturage soit maintenu, rétabli, et même développé aux autres communes, quel qu'en soit le coût.
Que priorité soit donnée à l'action sociale, et que les prétextes économiques cessent de l'emporter face aux nécessités humaines.

On pourra se serrer la ceinture sur d'autres budgets.
Le Maire de Mesnils sur Iton m'a dit que la commune ferait son possible pour reprendre ce service en liaison avec les Associations et qu'il ne lâcherait pas le dossier. Je le félicite d'être sensible au sujet, et j'espère qu'il réussira à restaurer localement ce qui n'aurait jamais dû être détruit. Cependant, tout en saluant ses louables efforts personnels, est-il juste que l'Interco du Sud de l'Eure se débarrasse de cette mission sociale et se déleste de sa responsabilité sur une commune spécifique ? Qui elle-même devra se tourner vers le secteur associatif appelé à se mobiliser suite à une carence organisée ?

J'en appelle au soutien de M. Bruno Le Maire, Ministre, élu député de cette circonscription de l'Eure, pour qu'il intervienne (plus efficacement que moi) pour que non seulement ce service soit rétabli, mais augmenté dans son efficacité, tant il a fait ses preuves et satisfait les habitants.