jeudi 22 décembre 2016

Programme des activités à Damville 2017…

Quoi de neuf à Damville…
On nous annonce :

le 17 décembre, l'inauguration par la Préfecture et la Poste de "la Maison des services Publics" dans les locaux de la Poste. Je m'y suis rendu, et finalement, c'est un bien grand mot très pompeux que de parler de "Maison des Services publics" quand il s'agit en réalité de la simple pose d'une imprimante et d'un ordinateur dont l'usage est de toute manière restreint.

le 21 décembre, la Communauté de Communes du Pays de Damville disparaît au profit de l'Intereco Normandie Sud Eure. Nous devenons plus gros ! L'obésité nous guette. Plus on est gros mieux on se porte, du moins le croit-on en politique. Si je m'en tiens à la Science et notamment à la paléontologie, c'est tout le contraire qui serait vrai et efficace. La preuve en est par les animaux préhistoriques, ces géants qui n'ont cessé d'augmenter en taille croyant que c'était le bonne solution pour la survie. L'Évolution naturelle a démontré que c'est le contraire qui est efficace. Les mastodontes et autres dinosaures ont disparu, victime de leur énormité. N'ont survécu de ces temps anciens que les petites tortues… Conclusion : il faudrait tout au contraire encourager les petites unités de vie, autrement dit revenir aux Communes, aux Mairies locales, et cesser de s'adonner aux prétentions du gigantisme. La modestie a réussi aux tortues tandis que l'orgueil du gigantisme a tué les tyranosaures… Le maître-mot reste la "proximité" : on en parle beaucoup, précisément parce qu'elle disparaît.

Samedi 7 janvier ; "les Vitrines de l'Iton", de l'Union des Commerçants anime la ville. Je trouve que la plus jolie vitrine de Damville c'est celle de M. et Mme Globot, charcutiers-traiteurs qui nous régalent de leur bons plats et qui décorent leur vitrine tout au long de l'année, avec des thèmes pleins de poésie et d'humour. Le coiffeur Pascal est aussi fort allègre dans son style de décoration.

Je leur dis : Bravo ! Et tirage de la tombola à la salle Villon à 15 h.

Dimanche 15 janvier : Galette des Anciens à la salle des fêtes à 15 h. Avis aux gourmands !

Mercredi 18 janvier : Élection du Président et des Vice Président de l'Intereco. On continue le partage de la galette et là aussi, avis aux gourmands ! Il paraît que le pouvoir est assez grisant et que lorsqu'on l'a, on s'en lèche les doigts comme pour la confiture. Mais humour à part, je crois volontiers que les élus locaux font de leur mieux. Mais l'Intereco va vite devenir une très grosse structure où les élus devront faire appel à des professionnels, des techniciens, des juristes etc… la démocratie de proximité se dissout peu à peu.
— Question technique : Combien touche le président de l'Interéco par mois ? Ce serait bien de publier les chiffres. À moins qu'il ne renonce à son salaire de président comme l'a fait M. Trump aux États-Unis ?

Du 27 au 29 janvier : salon du mariage. Ah ! Enfin quelque chose de sérieux, car qui dit mariage dit amour, et c'est là l'espoir du monde. Allons-y tous !

Du 3 au 5 mars : le festival d'humour de Damville. Juste avant les élections présidentielles du 23 avril. Ces élections s'inscriront en suite logique de ce festival d'humour, achevant de nous faire mourir de rire.

jeudi 1 décembre 2016

Hommage à l'écrivain Dominique Aubier. Damvillaise de coeur !

Il y a deux ans disparaissait l'écrivain Dominique Aubier, dans sa 92ème année.
Elle résidait à Damville, aux Minières. C'est là qu'elle a écrit plusieurs ouvrages très remarquables et tourné plusieurs films.

Née en Provence, à Cuers en 1922, elle a fait ses études à Draguignan puis à Nice. Pendant la  Seconde Guerre mondiale, elle a rejoint la Résistance à Nice puis à Grenoble.

Ayant l'âme littéraire sensible au symbolisme réaliste, elle a écrit plusieurs romans publiés aux éditions du Seuil puis elle a travaillé avec le cinéaste Roberto Rossellini, à Rome, pour l'écriture de scénarios.

Au début des années 1960, elle s'est rendue en Espagne où elle a vécu pendant près de 30 ans, en Andalousie, dans la province d'Alméria. C'est là qu'elle a étudié Don Quichotte et qu'elle a mis au jour le cryptage hébreu et araméen du grand roman de Cervantès. Sa thèse a tout d'abord beaucoup surpris, car personne, avant elle, ne s'était aperçu que le célèbre roman espagnol était truffé de références hébraïques et que le texte original espagnol cachait subliminalement des sources tirées de la Torah, du Zohar… et que parfois même des passages entiers dissimulaient des mots araméens sous les termes espagnols que Cervantès déformait quelque peu au gré de son écriture. La thèse de Dominique Aubier, publiée chez l'éditeur Robert Laffont puis chez Ivréa (Gallimard), a depuis lors été largement confirmée par les meilleurs chercheurs des universités et les spécialistes de l'hébreu biblique.

C'est en 1992 qu'elle quitte l'Espagne pour s'installer à Damville.
Et elle continue d'écrire. Elle a alors 70 ans, et elle publie La Face cachée du Cerveau, une étude en deux volumes, sur les rites et traditions du monde dont elle dégage les archétypes communs, démontrant ainsi que l'humanité tient en partage la connaissance de la vérité sous des formes symboliques… qu'il convient de décrypter. Et c'est ce décryptage qu'elle réalise, au travers de cette œuvre monumentale — plus de 600 pages — publiée aux éditions Séveyrat et aux éditions Dervy (Albin Michel). Trouver ce qui unit l'humanité pour que cessent les conflits religieux : son livre présente en détail le code des archétypes, et fait suite aux travaux du psychanalyste Carl Gustav Jung. Dominique Aubier indique le référentiel d'universalité… et c'est le Cerveau, le grand cerveau cosmique dans lequel nous vivons tous à égalité de dignité mais aussi à égalité de responsabilité.

C'est un livre que je recommande à tous les chercheurs de vérité. La vaste érudition de Dominique Aubier y aborde aussi bien les textes hébreux que la pensée chrétienne à travers les écrits de Sainte Thérèse d'Avila, mais aussi le soufisme, les rites africains des Dogons, le boudhisme, les Inuits, le chamanisme des Amérindiens dont elle a étudié de près les ouvrages de l'ethnologue Carlos Castaneda. Un tour du monde fascinant allant au cœur des traditions pour sonder les fondements structurels et systémiques des rites et croyances.

C'est toujours à Damville, dans le petit hameau des Minières, qu'elle rédige encore une quinzaine d'ouvrages. Entre autres, une étude sur la pensée asiatique (le secret de Bodhi Darma), une série de livres sur Don Quichotte dont elle perce un à un les secrets (le désenchantement de Dulcinéa) et une étude passionnante sur le cinéma Indien et ses rapports avec le sacré.

Dominique Aubier était bien connue en Espagne en raison de ses travaux sur Don Quichotte. Aussi la télévision nationale RTVE a envoyé le cinéaste Raùl Rincon et son équipe tourner un film, dans sa maison damvillaise. Elle y présente "El Secreto de Don Quijote" — le secret de Don Quichotte — dans un film qui est projeté à la télé sur Canal Sat. Je me souviens des tonnes de lettres que nous déposait le facteur, provenant du Mexique, de Bolivie, du Chili, du Guatemala, Honduras, Californie, car le film était passé en diffusion mondiale sur le réseau espagnol ! On invitait Dominique Aubier à se rendre en Argentine pour y faire des conférences, tant le thème de Don Quichotte passionne encore aujourd'hui les âmes hispaniques.
Dominique Aubier fut une grande amie de Pablo Picasso qui fit pour elle la couverture de son livre "Guerre à la Tristesse". Et Salvador Dali avait pour elle une grande considération, s'agissant de défendre l'idéal de Don Quichotte.

La cinéaste Joële van Effenterre a consacré un film superbe à Dominique Aubier, tourné à Damville et dans la région, où elle présente la pensée, l'œuvre, la réflexion de l'auteure qui s'interroge sur notre civilisation, notre époque, notre culture. Un film passionnant qui a été projeté dans les salles de cinéma du réseau MK2. Il existe aujourd'hui en DVD. Ce film s'intitule "Après la Tempète, portrait d'une femme extraordinaire". Une belle occasion de retrouver l'auteure damvillaise.

Et tout cela a été réalisé, en toute modestie, dans notre petite commune de Damville…
Car Dominique Aubier (que les gens d'ici connaissaient plutôt sous le nom de madame Labiste) n'a jamais eu "la grosse tête". Elle recevait chaleureusement tous les visiteurs dans sa maison, qu'ils viennent de New York, Paris, Rome ou de Madrid — ou tout simplement de Damville. L'accueil était toujours bien sympathique. Tout le monde était reçu amicalement, que ce soit monsieur le député, monsieur le ministre, les gendarmes toujours bienveillants, ou simplement le plombier venant pour une réparation… Elle recevait ses lecteurs venant d'un peu partout, qui cherchaient à bénéficier d'explications complémentaires, et cela se faisait en toute simplicité autour d'un bon repas.

Ce qu'elle m'a appris, tout au long des années où j'ai eu le privilège de vivre à ses côtés, aussi bien en Andalousie qu'en Normandie, c'est que la vie est une "sacrée" aventure dont il faut découvrir le sens. Car nous sommes tous nés pour faire quelque chose sur cette terre et qu'il nous appartient de le découvrir. Et qu'il est tout à fait possible de trouver ce pourquoi on est fait, sans jugement de valeur. Ce qui compte, me disait-elle, c'est d'être vrai. Elle m'a enseigné beaucoup de choses, et donné bien des clés pour mieux comprendre la vie. Ses livres sont de vrais cadeaux pour qui désire avancer dans la vie.


Alors je rends hommage à l'écrivain Dominique Aubier, provençale de naissance et damvillaise de cœur. Une grande âme.

PS : J'espère un jour pouvoir présenter une conférence à Damville sur son œuvre, sur sa vie… Qu'en pensez-vous ?